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Intervention de Noël Mamère

Réunion du 11 décembre 2008 à 21h30
Nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public — Article 18, amendements 91 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Quant à Mme la ministre, elle indique que si elle n'est pas favorable à ce que l'on exige d'une société audiovisuelle publique un équilibre annuel, elle admet en revanche l'exigence d'un équilibre global, et se prononce également en faveur de ces amendements.

Madame la ministre, en tant que membre du Gouvernement, vous représentez un État dont les finances sont en déficit permanent, ledit déficit ne cessant d'ailleurs de se creuser ! Comment, dans ces conditions, pouvez-vous exiger de l'audiovisuel public qu'il soit en équilibre ? Vous voudriez le tuer que vous ne vous y prendriez pas autrement ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Qui peut croire que 450 millions d'euros vont permettre un financement pérenne du service public de l'audiovisuel ? Tout le monde – et pas seulement les parlementaires de l'opposition, supposés faire de l'obstruction – s'accorde à reconnaître que ce n'est pas possible : aussi bien les journalistes que les réalisateurs, les producteurs que les responsables de l'audiovisuel public.

Faut-il vous rappeler, madame la ministre, les propos des représentants de la société des journalistes de France 2, tenus aujourd'hui dans une tribune du Monde ? Selon eux, l'audiovisuel public était en excédent de 29 millions d'euros avant que le Président de la République n'annonce, le 8 janvier 2008, sa décision de supprimer la publicité sur les chaînes publiques. Aujourd'hui, lorsqu'on vous dit qu'il va y avoir 80 millions d'euros de déficit, vous estimez que c'est une situation formidable, puisque l'on avait prévu un déficit de 100 millions d'euros !

En inscrivant dans la loi l'exigence pour les chaînes publiques de présenter un budget en équilibre, vous allez les achever ! Il semble bien que vous prépariez l'assassinat du service public de l'audiovisuel, son exécution publique en place du palais Bourbon ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Au contrôle politique, vous ajoutez maintenant le sous-financement et vous étranglez le service public en exigeant ce que vous n'exigez d'aucune société privée de l'audiovisuel, et que le Gouvernement n'est même pas capable d'appliquer en matière de finances publiques. De plus, vous alourdissez le déficit de 450 millions d'euros pour placer cette somme dans le budget de l'État au lieu de l'affecter directement au service public de l'audiovisuel.

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