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Intervention de Jean-Pierre Door

Réunion du 4 mars 2009 à 15h00
Réforme de l'hôpital — Article 16

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Door :

Cependant, on assiste depuis quelques années à une transformation des esprits au sein du corps médical, correspondant à la recherche de conditions de travail plus sereines et plus équilibrées. Un excellent rapport sur la permanence des soins émanant de l'ordre national des médecins, déjà cité à plusieurs reprises, vient de paraître. Cet état des lieux montre que le nombre de secteurs est quasiment stable et que le nombre de départements concernés par les réquisitions a diminué entre 2007 et 2008. Il montre également que les maisons médicales de garde, que nous appelons tous de nos voeux, existent déjà et sont même passées de 250 l'an dernier à près de 400 aujourd'hui. Ce n'est qu'en matière de volontariat qu'il semble y avoir un problème, un certain essoufflement étant apparu depuis quelques années ; le pourcentage de volontaires reste tout de même supérieur à 60 % dans 75 % des départements. Les causes de cet effritement sont multiples : la démographie pose problème dans certaines régions, mais il est possible que le statut de service public soit un peu oublié ou pris à la légère par certains professionnels ; il peut également y avoir des incompréhensions entre les médecins et les caisses, notamment en ce qui concerne le financement des astreintes.

Votre texte me semble aller dans le bon sens, madame la ministre, dans la mesure où il constitue un progrès dans plusieurs domaines. Ainsi, le numéro de téléphone unique doit permettre d'orienter les vraies urgences vers la permanence de soins sectorisée. Il me paraît nécessaire de rappeler avec force que la permanence des soins est une mission de service public inscrite dans la loi depuis de nombreuses années, ce que l'on a tendance à oublier un peu trop souvent.

La question de la nature de la permanence de l'offre de soins se pose parfois : doit-elle rester fondée sur le principe du volontariat, ou revêtir le caractère d'une obligation ? Dans la seconde hypothèse, encore faudrait-il définir à qui incombe cette obligation. À côté des médecins purement généralistes, on en trouve d'autres qui, s'ils ont choisi de s'orienter vers l'homéopathie, l'acupuncture, ou toute autre spécialité, n'en sont pas moins omnipraticiens. Déterminer qui, parmi ces médecins, n'est pas trop éloigné de la médecine d'urgence pour participer à la permanence de l'offre de soins, est très délicat.

Je crois également que nous devons favoriser le dispositif des maisons médicales de garde. Madame la ministre, vous avez visité dans ma circonscription une maison médicale de garde qui, réunissant une cinquantaine de médecins au sein d'une communauté d'une quinzaine de communes, fonctionne parfaitement. Ce système mérite d'être développé, en faisant en sorte de renforcer les relations entre la maison médicale et le service des urgences de l'hôpital.

Enfin, comme l'a fait mon collègue Philippe Boënnec, il me paraît nécessaire de rappeler que les urgences doivent être ramenées à ce qu'elles sont par essence et qu'il ne faut pas faire appel à ce service pour tout et n'importe quoi. C'est là, sans doute, une question d'éducation des assurés sociaux, qui doivent prendre conscience du fait que les médecins ne sont pas disponibles pour n'importe quel problème, à n'importe quel moment.

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