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Intervention de Jean-Marie Bockel

Réunion du 6 mai 2008 à 9h30
Questions orales sans débat — Avenir de l'école du service de santé des armées à bordeaux

Jean-Marie Bockel, secrétaire d'état à la défense et aux anciens combattants :

Madame la députée, je ne reprendrai pas l'argumentation générale sur la RGPP et le livre blanc, puisque je viens de le faire dans ma réponse à votre collègue Michel Vergnier. Je ne rappellerai pas non plus le calendrier des arbitrages qui ne sont pas encore rendus, puisque les décisions ne sont pas prises. Je dois toutefois, sans langue de bois, vous donner la position actuelle du ministre de la défense.

L'École du service de santé des années de Bordeaux est, avec celle de Lyon, l'une des deux écoles de formation initiale des praticiens du service de santé des armées. Son implantation historique au sein de la ville de Bordeaux donne une dimension patrimoniale et d'implantation dans la vie de la ville, dans les domaines les plus pointus, comme vous l'avez justement rappelé.

Cela dit, nous sommes confrontés à une situation qui existe dans d'autres domaines. Lorsque deux écoles dispensent une même formation, il est, à terme, rationnel de les regrouper, principe que vous n'avez d'ailleurs pas contesté

Ainsi, les travaux menés dans le cadre de la révision générale des politiques publiques concernant le ministère de la défense et, plus particulièrement, le service de santé des armées – j'ai d'ailleurs pu assister, aux côtés du ministre, à leur conclusion – ont validé le regroupement du dispositif de formation médicale initiale sur un site unique. Le souci de cohérence, de réduction substantielle des coûts de fonctionnement et de meilleure efficience amène à privilégier le choix du maintien du site de Lyon.

Vous plaidez pour le maintien de l'école à Bordeaux, mais permettez-moi de rappeler quelques arguments explicités par le ministre de la défense au maire de Bordeaux le 22 avril dernier.

La mise en place du système européen – licence, master, doctorat –, auquel vous avez fait allusion, permet aujourd'hui de ne conserver qu'une seule école. Un pôle santé régional militaire sera créé à Lyon, réunissant, outre l'ESSA de Lyon-Bron, des organismes ou formations de la fonction santé : la direction régionale, l'hôpital d'instruction des armées, le centre de préparation aux opérations extérieures et, à proximité, le troisième régiment médical de La Valbonne.

Enfin, l'infrastructure vieillissante, en termes de bâtis et d'équipements, de l'école de Bordeaux ne saurait suffire à accueillir les seuls élèves. Cela a d'ailleurs été précisément vérifié sur les deux sites par le contrôle général des armées et a donné lieu à plusieurs expertises. Seule une extension conséquente de l'infrastructure, qui paraît difficile au vu du plan d'occupation des sols, ou une construction nouvelle pourrait permettre le transfert de la totalité des élèves sur Bordeaux avec pour effet le décalage du calendrier de la réorganisation du ministère de la défense d'au moins quatre années, pour un investissement que l'on peut estimer supérieur à 30 millions d'euros. Le besoin total de logements est d'environ 500 chambres. Or le site de Lyon est d'emblée parfaitement dimensionné et opérationnel.

Par ailleurs, il ne peut être question de rompre un partenariat établi de longue date entre l'école et l'université dans la recherche, spécialement en microbiologie. Cet accent, mis sur la recherche, ne concerne l'école que très marginalement. En effet, lors de la précédente année universitaire, seuls treize élèves militaires étaient inscrits en maîtrise de sciences biologiques médicales, et pas uniquement en microbiologie. En revanche, des praticiens de l'hôpital d'instruction des armées Robert Picqué de Bordeaux pourront poursuivre leurs activités universitaires après l'éventuelle fermeture de l'école.

Quant aux autres conséquences économiques – et j'ai rencontré ce problème dans ma propre ville – comme toujours en pareil cas, un dialogue sera engagé pour mesurer les conséquences de ce départ en termes d'aménagement du territoire et pour, éventuellement, envisager l'utilisation future du site. Des négociations, les meilleures possible, devront s'engager, lorsque la décision sera prise. Un arbitrage interviendra in fine. Même si ce n'est pas forcément agréable à entendre, je tenais à vous indiquer clairement que nous souhaitons actuellement ce regroupement à Lyon.

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