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Intervention de Élie Aboud

Réunion du 29 janvier 2008 à 21h30
Personnels enseignants de médecine générale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlie Aboud :

Madame la ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, un récent rapport de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé souligne le manque d'attractivité de la médecine générale. Olivier Jardé a évoqué ce problème, la stagnation du nombre de médecins généralistes de premier recours traduit la difficulté de cet exercice.

Malheureusement, la sortie de cette activité est structurellement encouragée, puisqu'on propose aux diplômés un grand nombre de formations complémentaires, dont le contenu n'est d'ailleurs pas homogène d'un lieu de formation à un autre, ce qui entraîne un délitement de l'exercice médical. On constate en outre, chez les jeunes générations, un attrait nouveau pour l'activité salariée.

Or la formation en médecine générale est et doit demeurer le socle de notre enseignement en matière médicale. Cette pratique répond d'ailleurs à une forte attente de nos concitoyens. La médecine générale, en effet, est souvent la première structure d'accueil, l'emblème de la médecine de proximité et l'indice permettant d'évaluer notre niveau d'exigence, en matière de santé, sur tout le territoire.

Ainsi, au moment ou l'on parle de numerus clausus, de problèmes de recrutement et de formation, il est particulièrement étonnant que notre pays ne dispose pas d'une filière de médecine générale véritablement reconnue au sein de nos universités. C'est la raison pour laquelle vous avez souhaité, madame la ministre, que la proposition de loi du sénateur Francis Giraud soit examinée dans les plus brefs délais : redynamiser la médecine générale passe nécessairement par un cadre législatif fort.

Ce texte vient au bon moment, cher Jean-Pierre Door, après la création en janvier 2004, déjà par notre majorité, du diplôme d'études spécialisées en médecine générale, qui pour la première fois a exprimé une volonté politique. Nous devons aujourd'hui la confirmer en votant une loi créant une filière universitaire dédiée à cette discipline non hospitalière. La médecine générale ne peut en effet disposer d'une filière durable, efficace et dynamique si ses différents acteurs universitaires ne disposent pas de leurs propres statuts.

Grâce à cette proposition de loi, nous allons doter notre système de soins d'un arsenal pédagogique et de recherche universitaire complet et cohérent par rapport à la réalité du terrain.

Ce texte consensuel est une opportunité et une chance pour la médecine générale et pour le système de soins français. Il va contribuer à améliorer l'image et l'attractivité de la discipline, comme le remarquent de nombreux professionnels de la santé, tout en permettant d'offrir à la population française des soins de qualité, basés sur des standards élevés et compatibles avec l'exercice ambulatoire de la médecine.

Cette initiative de bon sens, qui a été soutenue sur tous les bancs du Sénat, ne peut que recevoir le même accueil dans notre honorable assemblée. C'est pourquoi nous voterons ce texte et invitons nos collègues, sur tous les bancs, à faire de même, sans passion, car il suscite l'intérêt de tous les médecins et de tous ceux qui sont attachés à la médecine générale – je veux parler des patients. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Nouveau Centre.)

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