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Intervention de Gérard Bapt

Réunion du 29 janvier 2008 à 21h30
Personnels enseignants de médecine générale — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Bapt :

On ne choisit qu'en connaissance de cause, ou alors, c'est un mariage imposé ! Or ils n'auront connu auparavant que les spécialités hospitalières et la médecine technicienne, si ce n'est techniciste ! Et si le stage d'externat en médecine générale de second cycle existe sur le papier, il n'existe pas réellement sur le terrain. En 2007, 400 étudiants ont suivi un stage de médecine générale en second cycle, dont le financement n'était d'ailleurs pas prévu. Il en va de même pour 2008, puisqu'on ignore l'étendue des besoins. Il faut aussi assurer la parité à 50 % de la cohorte d'étudiants dirigés vers la filière de médecine générale, sans comptabiliser dans ce chiffre les postes ouverts en spécialités complémentaires.

Il faut généraliser immédiatement, madame la ministre, et cela vous concerne plus directement, la durée minimale de formation ambulatoire en spécialité de médecine générale à une année, soit deux semestres, conformément aux engagements ministériels qui, une fois de plus, n'ont pas été suivis d'effets ! Il faut porter à quatre ans la durée du DES de médecine générale, de manière équivalente à la majorité des autres DES, sans allonger globalement les études, ce qui implique une durée de cinq ans au lieu de six pour les deux premiers cycles, sur le format master. Cette formule permettrait l'exercice de l'année supplémentaire en remplacement tutoré dans des zones en difficulté – M. Jardé a évoqué tout à l'heure les zones rurales.

Il s'agit là d'éléments concernant la réforme universitaire. Mais valoriser l'exercice de la médecine générale, c'est aussi agir au plan professionnel pour en augmenter l'intérêt et l'attractivité. J'ai cité l'exercice de groupe, la diversification des modes de rémunération, le transfert des compétences, la télémédecine. Il faut aussi replacer l'enrichissement des modalités d'exercice de la médecine générale dans le cadre d'une nouvelle organisation assurant la continuité des soins, articulée sur des hôpitaux locaux. Ce sera peut-être la suite positive des prochains états généraux de la santé. En tout cas, nous l'espérons en ce qui concerne l'état sanitaire à venir de notre pays.

Enfin, il faudra mettre la médecine générale au rang d'acteur de base de la santé publique, dans le cadre d'une réorientation de notre système de santé. Tourné principalement aujourd'hui vers les soins, il faudra l'orienter vers une nouvelle approche, une approche sociétale nouvelle d'un concept de « santé durable », faisant une plus large part à la prévention, à l'éducation sanitaire, à la santé environnementale, à la santé au travail, une approche nouvelle pour laquelle la médecine générale, la médecine de proximité constitue un instrument décisif.

Parce qu'il s'agit d'un pas dans la bonne direction – même si nous en attendons bien d'autres –, nous voterons pour la création d'une filière universitaire de médecine générale.

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