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Intervention de Laurent Wauquiez

Réunion du 24 mars 2009 à 15h00
Débat sur les suites de la mission d'information sur les maisons de l'emploi — Questions

Laurent Wauquiez, secrétaire d'état chargé de l'emploi :

Monsieur Vigier, je sais que vous êtes particulièrement soucieux que le service public de l'emploi soit opérationnel partout, notamment dans les zones rurales de votre département d'Eure-et-Loir. Je vous remercie d'avoir souligné l'engagement des agents de Pôle emploi : j'avais oublié d'en parler en réponse à la question de M. Juanico. Leur travail est très difficile. Depuis vingt ans, tout avait été fait pour rendre impossible les passerelles entre les deux organismes. Rassembler deux maisons dotées de cultures aussi différentes, de fonctionnements aussi distincts, c'est une grande aventure qui implique 45 000 agents et concerne un peu moins de 1 500 implantations sur tout le territoire. Cela ne se fait pas du jour au lendemain. C'est un travail de longue haleine. Nous essayons, petit à petit, d'améliorer la situation.

Cette fusion intervient dans un contexte de crise qui rend plus difficile la conciliation et l'articulation de deux exigences : réaliser l'essentiel de la mission, inscrire les demandeurs d'emploi, les accompagner dans leurs recherches, et, en même temps, améliorer le fonctionnement de Pôle emploi. L'engagement des agents sur le terrain est vraiment admirable et je vous remercie de leur avoir rendu hommage : je suis sûr qu'ils y seront sensibles.

Je ne cherche pas à dissimuler les difficultés. L'accueil de nouveaux agents dans les locaux n'est pas facile, surtout dans cette période. Toutefois, en métropole, aucun retard n'est à signaler pour les inscriptions et les indemnisations. Pourtant, certains mois, on a compté jusqu'à 90 000 demandeurs d'emploi en plus. Ce travail a été réalisé au prix d'efforts importants : les agents ont dû effectuer beaucoup d'heures supplémentaires, revenir parfois le samedi matin. Viendra un moment où il faudra renforcer les effectifs, car nous ne pourrons pas continuer longtemps à ce rythme.

Sur certains points, Pôle emploi a d'ores et déjà changé les choses. Je visite chaque semaine au moins deux agences dans des régions et des départements différents. Les demandeurs d'emploi que je rencontre font tous cette réflexion : « Sans doute, vous ne nous trouverez pas un emploi tout de suite ; bien sûr, certaines choses ne fonctionnent pas ; le numéro unique 3949 est loin d'être idéal et nous vous demandons de l'améliorer ; mais il y a au moins un domaine où nous constatons une amélioration : nous n'avons plus qu'à nous rendre dans un seul endroit. C'est mieux, c'est plus simple. »

On a également tendance à oublier que, auparavant, les aides dépendaient du statut. C'était absurde et très représentatif d'un mode de fonctionnement et d'une façon de raisonner. Je me souviens d'un de mes premiers déplacements en tant que secrétaire d'État chargé de l'emploi dans le Nord-Pas-de-Calais. J'avais rencontré une personne qui venait de s'inscrire et aurait souhaité suivre une formation de cariste. La première question qu'on lui avait posée était de savoir si elle était ou non indemnisée par les ASSEDIC. N'aurait-il pas mieux valu lui demander si cette formation l'aiderait ou non à retrouver un emploi ? Aujourd'hui, les choses ont changé. Vous avez raison de le souligner, dans le Pas-de-Calais, les agents avaient pris de l'avance, mais pas pour ces dossiers-là : les aides à la formation n'avaient pas pu être uniformisées.

De tous les outils actuels de la politique de l'emploi, le dispositif zéro charge est sans doute celui qui marche le mieux : il s'adresse aux entreprises de moins de dix salariés, qui, dans la période actuelle, constituent le secteur le plus solide en terme d'embauche. Jamais on n'aurait pu le mettre en place si Pôle emploi n'avait pas rassemblé les deux organismes. Je ne crie pas au miracle, je ne prétends pas que tout a été métamorphosé. Je dis simplement qu'il faut rendre hommage au travail des agents de Pôle emploi qui, mois après mois, essaient de construire un service public de l'emploi moderne. Il ne s'agit pas de copier un modèle anglo-saxon, suédois, allemand, anglais ou espagnol : il s'agit simplement de se doter d'un outil qui soit capable de répondre correctement aux besoins des demandeurs d'emploi et de mieux les accompagner.

En ce qui concerne le cahier des charges, nous n'avons pas l'intention de nous fonder uniquement sur le critère chiffré du bassin de population. Toutefois, Mme Marie-Christine Dalloz a raison de le souligner, nous avons besoin d'un point d'appui objectif, d'une base, que nous déclinons en fonction de la réalité de chaque territoire. J'ai été très sensible aux paroles de M. Demilly, il faut être attentif à la portée des actions. Il ne faut pas se contenter de décrire la situation de l'année zéro, mais estimer l'efficacité des mesures qui vont être déclinées.

Le financement est donc organisé autour de trois idées : coordination des acteurs politiques de prospective ; actions innovantes ; accueil physique ou non, avec un rassemblement des différents opérateurs de la politique de l'emploi.

Madame Le Moal, vous faites une proposition très intéressante, à laquelle j'avoue que je n'avais pas pensé. Vous proposez une offre de formation pour les équipes des maisons de l'emploi. On pourrait mettre en place ce type de formations dans le cadre d'Alliance ville emploi, car elles correspondent parfaitement à la politique du Gouvernement, qui entend insister sur le développement de la formation professionnelle. Faisons-le.

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