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Intervention de Michel Barnier

Réunion du 5 novembre 2008 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Agriculture

Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la pêche :

Il faudra continuer ce long effort, entrepris par nombre de gouvernements de droite et de gauche.

S'agissant du FFIPSA, M. Sauvadet et M. Perrut ont parlé d'un exercice de responsabilité. Nous avons décidé d'apporter la garantie de l'État.

Par ailleurs, ce qui vaut pour l'agriculture durable vaut aussi pour la pêche, à laquelle j'ai consacré beaucoup d'énergie. En tant que ministre de l'agriculture et de la pêche, j'ai été très touché par les situations que j'ai accompagnée, notamment après des accidents dramatiques. La pêche est l'un des métiers les plus dangereux : en moyenne, vingt pêcheurs meurent chaque année. Or il s'agit d'un métier vital, qui est la priorité du chef de l'État. Il l'a dit au Guilvinec et je relaie ici l'appel que nombre d'entre vous, comme Gilles d'Ettore et Louis Guédon, ont souligné. Il s'agit aussi d'un défi environnemental, consistant à bien gérer une ressource fragile.

Pour ne pas allonger mon propos, je répondrai par écrit à M. Lecou sur la question du thon rouge. La CICTA, la commission qui gère la question des thonidés de l'Atlantique et de la Méditerranée va se réunir bientôt. Nous n'avons pas retenu, au niveau européen, le moratoire, qui aurait été un aveu d'échec de la gestion collective, mais nous avons décidé de restreindre cette pêche, de la contrôler davantage et de réduire la production, car le thon rouge est une espèce fragile.

Défi environnemental, économique et énergétique, voilà pourquoi la pêche et l'aquaculture mobilisent un effort financier sans précédent, comme l'a rappelé le rapporteur Nicolas Forissier : les crédits de la pêche passent, dans ce budget, de 62 millions à 160 millions d'euros en 2009.

Nous mettons en oeuvre le plan pour une pêche durable et responsable, que j'ai élaboré avec les professionnels. Son financement, qui s'élevait à 310 millions en trois ans, sera concentré sur deux ans, avec 129 millions l'année prochaine pour le plan de sauvetage et de restructuration de la flotte.

Monsieur Guédon, je reste très attentif à ce que l'équité soit respectée dans la mise en oeuvre des contrats bleus, dont deux sont déjà engagés dont celui d'Armor Glaz. Deux autres sont à l'étude dans le Pas-de-Calais et la Méditerranée, et toutes les façades maritimes doivent être équitablement concernées.

Enfin, il y a la collecte des données scientifiques, au niveau européen et national. J'ai consacré davantage d'argent à l'Ifremer, car je veux renforcer le travail en commun des scientifiques et des marins pêcheurs, pour avoir les données les plus objectives sur l'état de la recherche. Je n'oublie pas, comme l'a rappelé Gilles d'Ettore, que nous sommes dans le cadre d'une politique européenne, qui fait l'objet d'une réflexion, et à laquelle je consacre la même énergie qu'à la politique agricole commune.

Ce plan pour une pêche durable met en oeuvre, pour la première fois, un chapitre social et un chapitre concernant la sécurité. J'ai évoqué le chiffre de vingt pêcheurs qui meurent en mer chaque année : je veux que l'on dote, dans les deux ou trois années à venir, tous les marins pêcheurs, avec leurs vêtements à flottabilité intégrée, d'une balise individuelle.

J'ai présidé le conseil général de la Savoie pendant dix-sept ans.

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