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Intervention de Jean-Jacques Candelier

Réunion du 4 novembre 2008 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2009 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

Monsieur le ministre, je suis d'accord avec ma collègue Mazetier, mais je vais quand même prononcer mon réquisitoire.

Le projet de budget de l'enseignement scolaire nous est présenté alors que le malaise est profond avec la communauté éducative. Et pour cause ! À nouveau, le ministre de l'éducation nationale a préparé ce budget dans une logique purement comptable de réduction des dépenses publiques. Les suppressions massives de postes continuent, rappelant les saignées prodiguées par la médecine d'autrefois.

Après 11 200 postes en moins cette année, 13 500 seront supprimés l'année prochaine et 40 000 le seront dans les trois années à venir. Une véritable hémorragie, monsieur le ministre ! Les députés communistes et républicains n'ont de cesse de rappeler les ravages de cette politique sans précédent de réduction des moyens.

Centrer la politique scolaire exclusivement sur la diminution du nombre de fonctionnaires, en taillant grossièrement dans les effectifs, est une orientation catastrophique qui se traduit sur le terrain par une fragilisation systématique des académies les plus en difficulté.

Les classes se retrouvent complètement surchargées. Il existe des menaces de fermeture de la scolarisation en petite section à l'école maternelle. Cette dernière est remise en cause dans sa mission.

Les enseignants ne sont pas remplacés sur des périodes de plus en plus longues. Récemment, dans ma région, le Nord-Pas-de-Calais, le syndicat SNES-FSU épinglait les 90 centres de documentation et d'information sans documentaliste, les maisons de lycéens et de collégiens fermées faute de surveillants ou les 1 400 élèves pour un seul conseiller d'orientation.

À Lewarde, dans ma circonscription, où deux classes ont été fermées à la rentrée de septembre 2008, les parents d'élèves se sont mobilisés contre l'absence de remplacement d'un instituteur pendant près de deux semaines. Quel mauvais cadeau, pour les vingt-cinq élèves, que de contribuer à la surcharge des autres classes ! Plusieurs centaines de signatures ont été récoltées devant les portes de l'école. Face aux difficultés, les mobilisations locales existent.

À Flers-en-Escrebieux, également dans le Douaisis, les parents ont manifesté suite au non-remplacement d'une enseignante de maternelle.

Le problème, dans tous ces cas, est que l'inspection académique est nonchalante sur le sujet. Cette attitude ne tombe pas du ciel : elle est le résultat concret, sur le terrain, d'une politique de casse de l'éducation comme on n'en avait jamais vu auparavant.

Ce projet de budget pour 2009 de l'enseignement scolaire en est l'inscription budgétaire. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'éducation est la variable d'ajustement d'une politique qui place en son coeur la sauvegarde des banques et des boursicoteurs. Pour eux, le Gouvernement trouve toujours quelques milliards !

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