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Intervention de Pierre Louette

Réunion du 2 décembre 2009 à 16h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Pierre Louette, président-directeur général de l'Agence France-Presse :

Je suis tout à fait ouvert à une stratégie comparable à celle du Guépard.

Je le rappelle, l'hypothèse de l'adossement de l'AFP à la Caisse des dépôts a déjà été formulée au sein de l'Agence, dans le passé. Dans le rapport commandé par Mmes Lagarde et Albanel et M. Woerth, je propose d'adosser l'Agence à l'Agence des participations de l'État ou à la Caisse des dépôts. Mais c'est à la puissance publique, et non à moi, qu'il appartient de déterminer l'actionnaire public de l'AFP.

L'adossement à la Caisse des dépôts peut séduire pour deux raisons. Que l'agence soit la propriété d'une « institution financière » même détenue par l'État donnerait une meilleure image de son indépendance que la situation actuelle où elle est détenue directement par l'État. En outre, qui connaît à l'étranger le statut et le fonctionnement de la Caisse ? De plus, celle-ci a toujours eu vocation à mener des opérations consistant à transformer des dépôts courts en financements de long terme, et à porter des investissements dans la durée. Enfin, à travers sa Commission de surveillance, elle entretient une relation forte avec le Parlement. Elle constitue donc un prototype d'actionnaire public très adapté au développement d'un rapport d'actionnariat dans la durée. Pas plus qu'aucune autre agence de presse dans le monde, l'AFP n'a la capacité de répondre à une demande de rentabilité de 15 %. Les coûts en personnel, notamment à l'étranger, en capacités de liaison, satellites ou réseaux Internet privés, sont trop élevés. L'adossement à la Caisse des dépôts peut donc constituer un élément de rapprochement avec ceux des membres de l'intersyndicale qui ne se prononcent pas a priori contre toute évolution.

Par ailleurs, bien des éléments de la loi et du règlement d'administration publique du 10 janvier 1957 mériteraient d'être « toilettés ». Certaines dispositions sont même devenues illégales !

Jeter des passerelles supposerait aussi que ne l'emporte pas l'idée selon laquelle un front du refus peut conduire une nouvelle fois l'État à se lasser et à se résigner à financer l'inéluctable prochain déficit. Pour moi, la situation des finances publiques comme le contexte de concurrence rendent désormais impossible la poursuite de ce mode de gestion. De plus, ce type d'argument peut se retourner contre ses auteurs : comment être indépendant dans une société dont, à intervalle régulier, les déficits sont comblés par l'État ? Je ne me satisfais pas de cette situation.

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