La démonstration de M. Chauvel ouvre des pistes sur le plan sociétal, mais je voudrais revenir sur une question suprarégionale : le taux de suicide chez les seniors. Si ce taux augmente mécaniquement du fait de l'évolution de l'espérance de vie, il connaît en même temps une fonte exceptionnelle, pour quatre raisons essentielles. La première tient à la médicalisation et au développement des structures spécialisées, qui créent un lien social ; la deuxième au militantisme associatif, de plus en plus développé en France, qui est un facteur de cohésion, voire une drogue ; la troisième raison est que, dans notre société, les jeunes entrent très tard dans la vie active pour en sortir très tôt – même si cela est anxiogène, cela réduit considérablement les effets de la pénibilité du travail – ; la quatrième raison est d'ordre financier : nous comparons souvent le pouvoir d'achat des retraités d'une année à l'autre en oubliant que, depuis les années 1990, il existe une culture des retraites annexes. Ainsi, beaucoup de Français, à l'instar des Anglo-Saxons, accompagnent désormais leur retraite des revenus de leur patrimoine.