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Intervention de Jean-François Pilliard

Réunion du 28 avril 2010 à 10h00
Commission des affaires sociales

Jean-François Pilliard, président de la commission Protection sociale du MEDEF :

Je ne porte aucun jugement de valeur, je ne fais que citer des chiffres. Jusqu'à l'âge de soixante ans, le taux d'emploi des seniors en France est à peu près identique à celui de l'ensemble des pays européens. Il se dégrade sensiblement à partir de soixante ans. C'est donc l'un des leviers sur lesquels il est pertinent d'agir.

J'en viens aux orientations auxquelles le MEDEF a décidé de réfléchir pour contribuer à la concertation en cours.

Tout d'abord, toujours dans un cadre paramétrique, il nous paraît impératif de rétablir l'équilibre financier à moyen terme, en agissant sur ces deux paramètres que sont l'âge de départ et la durée des cotisations.

Nous pensons qu'il convient de mettre en place un dispositif de pilotage sur le long terme et améliorer la lisibilité de notre système de retraite, car celle-ci n'est pas suffisante. Il serait intéressant de pouvoir déterminer, comme c'est le cas dans d'autres pays, le taux de cotisation maximum supportable par la collectivité à l'horizon 2020, 2030 ou 2050 et, à l'opposé, le taux minimum. Cela nous permettrait de piloter notre régime de retraites de façon plus pertinente.

Il faut également améliorer la lisibilité pour tous les salariés. Actuellement, c'est à cinquante-cinq ans qu'un salarié du privé peut prendre connaissance de ce que sera sa situation au moment de la retraite. Pour la majorité de nos concitoyens, il est trop tard pour s'organiser. Il serait intéressant pour chaque salarié de recevoir, dès le début de la vie professionnelle, une information chiffrée et qualitative lui permettant d'être plus responsable et d'envisager des solutions alternatives.

Nous réfléchissons également à la pénibilité du travail. Dans ce domaine, tant pour des raisons humaines évidentes que d'efficacité économique et industrielle, il est capital d'améliorer la prévention. D'ailleurs, c'est le premier levier qu'ont choisi tous les pays qui nous entourent. La prévention relève de pratiques d'entreprise et de branche. Il convient de faire en sorte qu'un homme ou une femme exposé à un environnement dit pénible ne reste pas durablement dans cet environnement. Or, dans nos pratiques actuelles, et nous en partageons tous la responsabilité – ayant passé trente-cinq ans dans l'industrie, y compris dans l'atelier, c'est pour moi une question concrète –, on a tendance à encourager les salariés qui se trouvent dans une situation de pénibilité à y rester en leur versant des primes de pénibilité. Nous devons donc améliorer les pratiques de prévention, au niveau de l'entreprise comme de la branche.

Mais nous nous heurtons à un problème difficile à résoudre – sur lequel nous n'entendons pas nous enfermer dans un cadre rigide –, celui des salariés qui ont jusqu'à maintenant un emploi dit pénible. Faut-il le résoudre dans le cadre de la réforme des retraites ? Comment « gérer le stock » de personnes concernées ? Doit-on inscrire les dispositions nécessaires dans la durée ? Cette question est en cours de discussion.

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