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Intervention de Claude Bartolone

Réunion du 11 mai 2010 à 9h30
Questions orales sans débat — Évolution de la démographie médicale dans le département de la seine-saint-denis

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Bartolone :

Monsieur le secrétaire d'État à la justice, le Gouvernement a annoncé, le 8 avril, l'installation d'une mission de l'Inspection générale des affaires sociales sur la réduction des inégalités sociales de santé en France. À Livry-Gargan, le Président de la République s'est d'ores et déjà engagé à valoriser les soins de proximité en milieu périurbain.

En matière de démographie médicale, la Seine-Saint-Denis est particulièrement défavorisée, qu'il s'agisse de sa situation actuelle ou celle qu'on peut prévoir. La densité en médecins est faible. Celle des généralistes libéraux de premier recours est la plus faible de France avec 63,2 médecins pour 100 000 habitants. Plusieurs communes, du Pré-Saint-Gervais à Clichy-sous-Bois, ont très peu de médecins généralistes « en ville ». La densité en médecins spécialistes se révèle quant à elle deux à quatre fois plus faible en moyenne qu'en Île-de-France suivant les spécialités. Avec 40 infirmiers libéraux pour 100 000 habitants, la Seine-Saint-Denis a également la plus faible densité nationale.

Il est courant que des patients soient diagnostiqués tardivement pour des pathologies sévères : la mortalité masculine consécutive à un cancer est ainsi supérieure de 30 % à celle de Paris et de 9 % à celle de la France entière. Les centres de santé qui, de surcroît, sont sujets à des incertitudes budgétaires, ne peuvent compenser les manques d'effectifs. Par ailleurs, l'offre de soins destinée aux femmes enceintes et aux enfants de moins de six ans connaît de fortes carences. Plusieurs communes n'ont pas de pédiatre « en ville » quand d'autres n'ont pas de gynécologue. Au nombre remarquable de 118, les centres de protection maternelle et infantile financés par le département subissent une pression d'autant plus grande que les dispositifs de santé scolaire s'affaiblissent.

Du fait de la limitation d'accès aux études médicales et d'un grand nombre de départs à la retraite, la pyramide des âges laisse prévoir d'importantes difficultés dans les années qui viennent. Alors que le financement de la protection maternelle et infantile pourrait être remis en cause, quels moyens comptez-vous mobiliser pour l'agence régionale de santé et la caisse primaire d'assurance maladie afin que le conseil général de la Seine-Saint-Denis puisse continuer à assurer son action ? Par ailleurs, quelles mesures entendez-vous prendre pour mettre fin à la situation de grave inégalité sociale et territoriale que connaît la Seine-Saint-Denis en matière de santé ?

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