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Intervention de Christian Vanneste

Réunion du 14 décembre 2010 à 21h30
Projet de loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Vanneste :

Manifestement, nous en sommes très loin.

Il y a un niveau pertinent de la mise en oeuvre d'une réponse cohérente de la société à la délinquance, c'est celui de la ville, comme l'ont souligné tout à l'heure Mme Barèges et Mme Roig. Techniquement, la police s'en éloigne pour déployer ses moyens sur des agglomérations, avec l'avantage de la mobilité et de la fluidité, mais avec l'inconvénient des distances et de la méconnaissance des territoires et des gens. Le « 17 » ne fonctionne toujours pas dans l'agglomération lilloise, j'en ai encore fait la triste expérience il y a quelques semaines. À Washington, le temps d'attente est de cinq minutes, contre vingt minutes au moins chez nous et on doit expliquer au policier exactement où l'on se trouve alors que, théoriquement, il devrait parfaitement bien connaître le secteur.

Socialement, politiquement, les commissions locales de sécurité et de prévention de la délinquance sont à la bonne échelle pour apporter des réponses lucides et structurées. Je souhaiterais que celles-ci soient encouragées. La police nationale et la gendarmerie doivent, en tant que forces de l'État, se réserver l'emploi de la violence légitime, selon la définition de Max Weber qui a été cité ici à plusieurs reprises. Il faudrait que chacun se souvienne qu'il est dangereux de s'attaquer à un policier ou à un gendarme. Or il semble que cela soit moins présent dans les consciences, ce qui est dommage.

En revanche, les collectivités territoriales devraient être incitées à participer à l'effort de sécurité, comme elles le sont pour la réalisation d'aires d'accueil pour les gens du voyage ou pour la construction de logements sociaux. Elles pourraient ainsi mettre en oeuvre, contractuellement avec l'État, des stratégies cohérentes. Celles-ci s'appuieraient en amont sur les dispositifs de vidéoprotection, comme le prévoit la loi, et en aval sur des travaux d'intérêt général. Tout autre intervention, à caractère pédagogique par exemple, pourrait compléter le tableau.

Le renforcement de l'action complémentaire des polices municipales est, bien sûr, aussi essentiel. Mais dissuader et faciliter l'élucidation d'un côté avec la vidéoprotection, participer à la sanction rééducative de l'autre grâce aux travaux d'intérêt général, tels peuvent être les rôles dévolus aux collectivités territoriales. Faute de prisons et dans la conviction que cette solution n'est pas la bonne pour la primo-délinquance, il faut que la sanction tombe dès le premier acte. Les travaux d'intérêt général répondent à cette préoccupation et on ne pourra les mettre en oeuvre qu'avec le concours des collectivités territoriales et du monde associatif qui est prêt à le faire. Cela existe de façon assez remarquable dans le Val-d'Oise.

La lutte contre la délinquance ne doit pas être un slogan politique. Ce ne doit pas être un sujet d'affrontement entre les institutions publiques. C'est l'affaire de tous les citoyens, et il faut les encourager à y concourir, chacun à sa place, bien entendu, mais en sachant que la sécurité n'est pas l'affaire des spécialistes, des techniciens ; c'est un aspect essentiel de notre bien commun. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

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