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Intervention de Patrick Bloche

Réunion du 19 janvier 2011 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Bloche :

L'assouplissement du cadre législatif et réglementaire entrepris depuis une dizaine d'années a fait évoquer une reconquête, mais certains de nos invités estiment que l'essor du marché français de l'art a été pénalisé par la fiscalité alors que la mondialisation se renforçait. Il faut ajouter que le poids des corporatismes a de beaucoup retardé l'adaptation du marché français de l'art ; et c'est ainsi qu'après avoir laissé passer bien des trains on s'efforce à présent de rattraper le temps perdu. M. Cerutti juge qu'en France les industries culturelles ont mauvaise presse et qu'elles ne sont pas suffisamment prises en compte dans la dynamisation des politiques culturelles. Disons que toutes les industries culturelles ne sont pas sur le même plan – qui ignore le poids de l'industrie du cinéma sur la décision politique ? Ceux qui souhaitent développer le marché de l'art en France ne devraient-ils pas chercher à renforcer leur capacité d'influence ?

Sans en être très surpris, j'ai entendu critiquer le droit de suite, dont il a été dit qu'il portait préjudice au marché français de l'art sans avoir d'effet redistributif. M. Bethenod a parlé à ce sujet de « rente versée aux ayants droit d'artistes disparus » ; mais n'est-ce pas le cas pour l'ensemble des auteurs ? J'entends ce que vous dites, mais si l'on supprime ce droit, comment rémunère-t-on les artistes plasticiens ? De tous les artistes, ce sont ceux dont la situation est la plus précaire ; pour le plus grand nombre, le RSA est leur seul revenu, ou ils se trouvent contraints d'exercer une autre activité professionnelle.

À propos de Paris, les opinions varient. Pour M. Cerutti, la ville continue d'avoir un rôle d'impulsion. M. Bongers, plus critique, a évoqué Berlin ; il va sans dire que disposer d'ateliers et d'espaces d'exposition immenses sur d'anciennes friches industrielles en plein centre est un avantage certain. Pour autant, quand un artiste s'installe à Montreuil ou à Aubervilliers, on ne peut considérer qu'il soit perdu pour Paris et que Paris ne jouerait plus son rôle ! Maire du onzième arrondissement parisien, où fleurissent les galeries, j'en viens à me demander si une alchimie ne se crée pas. L'absence de visibilité des galeries ne tient-elle pas à l'absence de mise en réseau, à une approche de l'activité trop centrée sur l'espace national ? Il n'empêche : Paris a un grand potentiel.

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