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Intervention de Martin Bethenod

Réunion du 19 janvier 2011 à 10h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Martin Bethenod, directeur du Palazzo Grassi :

En ce qui concerne les collectionneurs, la situation s'est améliorée depuis une dizaine d'années ; des mesures ont été prises qui vont dans le bon sens. La France compte de grands collectionneurs d'art contemporain connus, mais ceux-là ne forment que la pointe de la pyramide. Il y a aussi en France des collectionneurs « éclaireurs » et « défricheurs » qui se sont constitués en réseau par le bais de l'Association pour la diffusion internationale de l'art français – une initiative inconcevable il y a quelques années encore –, ainsi qu'un très grand nombre de collectionneurs qui réalisent des transactions tournant autour de 10 000 euros. D'ailleurs, les galeries étrangères ne se seraient pas intéressées à la FIAC si elles n'avaient pas eu le sentiment de pouvoir trouver en France un réseau de collectionneurs.

Bâle a pris, et de très loin, la première place au cours des années 1980-1990, alors que la place française déclinait. Le marché français est actuellement en situation de développement potentiel, une tendance qu'il faut prendre garde à ne pas ralentir ou inverser. Cela implique par exemple de donner aux collectionneurs le sentiment que, lorsque la loi favorise les collections d'entreprise, la réglementation ne rend pas la loi inapplicable, et aussi de mieux traiter les grands donateurs et ceux qui font des dations.

Il n'y a pas, au nombre des galeries françaises, de poids lourd d'envergure internationale. Le secteur français des galeries, émietté, est plutôt un marché de défricheurs, de pépinière. C'est un atout et un problème : les galeries françaises portent les couleurs d'un artiste jusqu'à ce qu'il obtienne une reconnaissance internationale, moment où il se tourne vers une grande galerie internationale…

Un mot sur le marché de l'antiquité. J'appelle l'attention sur le fait que les grandes sessions de ventes aux enchères à Londres et à New York drainent vers les antiquaires des milliers de collectionneurs ; les deux marchés ne sont donc pas forcément antagonistes. Si le marché de l'antiquité perd du terrain, sur le plan mondial, c'est en raison d'un certain manque de dynamisme et d'une incapacité à se fédérer. Par le biais de la FIAC, les galeries ont redonné à la place de Paris un rôle moteur ; je ne suis pas certain que la Biennale des antiquaires joue ce rôle. Il serait bon d'engager une réflexion sur un événement fédérateur.

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