Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Michèle Alliot-Marie

Réunion du 27 septembre 2011 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Alliot-Marie :

Qu'il faille donner une deuxième chance, en les encadrant, à des jeunes qui ont franchi la « ligne jaune » de la délinquance, j'en suis d'accord. Que l'on choisisse un modèle inspiré de l'EPIDe, j'en conviens aussi – et je m'en réjouis dans la mesure où cela montre que ce dernier est reconnu.

Mais j'ai des réticences sur le fait qu'on fasse assumer par l'EPIDe ce type de public, car celui-ci n'est pas le même que l'actuel, qu'il donne lieu à des objectifs distincts et demande des formateurs aux capacités différentes.

L'objectif recherché n'est que partiellement le même : réinsérer par un apprentissage ou une remise à niveau d'abord comportementale est important de même que la remise à niveau scolaire, mais l'insertion professionnelle n'est pas prévue dans le dispositif proposé - cela est sans doute impossible du fait de l'âge des intéressés. Or celle-ci est un élément essentiel de réinsertion sociale dans les centres EPIDe.

Enfin, autant les militaires sont préparés à encadrer des jeunes, y compris des jeunes difficiles, autant ils ne le sont pas à encadrer des jeunes délinquants. D'ailleurs, en dehors de la Légion étrangère, les armées refusent ceux-ci, y compris ceux condamnés pour une consommation de drogue.

Il ne faut pas rattacher les structures où seraient accueillis les jeunes délinquants à l'EPIDe, ni, me semble-t-il, à la défense. On a retenu à l'origine l'appellation de centres d'insertion de la défense parce que j'en avais pris l'initiative et que j'étais allée chercher dans les autres ministères – qu'il s'agisse de l'éducation nationale ou des affaires sociales – les personnes dont j'avais besoin pour les faire fonctionner et l'argent nécessaire à cette fin.

Le ministère de la justice a en revanche un rôle particulier à jouer dans ce domaine.

Il conviendrait donc d'affirmer davantage l'aspect « justice » de cette question, ce qui n'empêche pas le recrutement d'anciens militaires qui le souhaitent – avec la réserve qu'on ne traite pas de la même manière des jeunes qui frôlent la délinquance et ceux qui l'ont pratiquée. Si l'insertion professionnelle a marché parce que les entreprises ont joué le jeu, on risque, pour cet autre public, de se heurter à de fortes réticences. Tout du moins dans un premier temps.

Le ministère de la justice doit être le pilier de ce dispositif, qui lui serait rattaché. Cela n'empêche pas de proposer, ensuite, dans un deuxième temps, aux jeunes concernés un accueil dans un centre EPIDe.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion