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Intervention de Anny Poursinoff

Réunion du 25 octobre 2011 à 21h30
Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2012 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnny Poursinoff :

Vous avez raison : de telles situations rendent agressif. Lorsque l'exclusion est telle que la vie est en jeu, il faut agir.

Il y a un an, alors que la mobilisation contre votre réforme injuste des retraites était au plus fort, nous vous avons rappelé le texte de l'ordonnance du 4 octobre 1945 qui a donné naissance à notre système de sécurité sociale.

Permettez-moi de recourir à la pédagogie de la répétition en citant à nouveau cet extrait : « La sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu'en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. »

La République doit protéger ses citoyennes et citoyens. Or que fait le Gouvernement ?

Après avoir honteusement détricoté, lentement mais sûrement, la sécurité sociale héritée de l'après-guerre, vous nous proposez aujourd'hui des mesurettes de court terme.

Vos projections financières ne résolvent rien sur le long terme. Certes, vous nous présentez un plan de financement, une succession de taux, d'hypothèses et d'objectifs économiques. Pour brouiller le message, rien de tel qu'une énumération de valeurs et de chiffres difficiles à comparer avec ceux des années précédentes.

Face aux déficits sociaux, vous ne proposez que des pansements de court terme. Où sont les analyses permettant d'assurer la pérennité d'un système de protection sociale ne laissant personne sans secours ? Où sont les réflexions permettant de mettre en place de véritables politiques publiques de lutte contre les inégalités ? Où sont les ambitions pour une société solidaire ?

Avant d'ériger la performance comptable au rang de dogme, peut-être faudrait-il savoir où nous souhaitons aller. Pour nous, la croissance du PIB n'est pas synonyme de progrès social. Penser résoudre tous nos maux par la croissance est une illusion. L'hypothèse du taux de croissance de 1,75 % sur laquelle vous vous appuyez n'est pas crédible. L'OFCE prévoit pour 2012 une croissance de 0,8 %.

Plutôt que des projections fantaisistes, le monde réel exige une approche pragmatique.

Nous vous l'avons dit l'année dernière, les dépenses de fonctionnement ne peuvent pas être gérées par la dette. Il y a une absurdité dangereuse à agir de la sorte. Les diverses manipulations de la Caisse d'amortissement de la dette sociale renforcent le poids qui pèsera sur les générations futures du fait de votre incapacité faire face à nos dépenses actuelles. Nous sommes loin d'un développement responsable et durable.

C'est pourquoi, comme le proposent les écologistes, la dette, aujourd'hui logée dans la CADES, doit être intégrée à la dette publique de l'État.

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