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Intervention de Hervé de Charette

Réunion du 19 octobre 2011 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé de Charette :

Monsieur le ministre, votre exposé remarquable m'a beaucoup intéressé. L'aide publique au développement m'a toujours paru ésotérique et peu abordable pour les non-spécialistes, dont je suis. Ainsi, après avoir lu que le multilatéral représentait 65 % de l'aide publique française et le bilatéral le reste, je vous ai entendu tout à l'heure affirmer le contraire. Peut-être pourrez-vous m'éclairer sur ce point important.

En tout état de cause, le partage est difficile car, malgré la tentation de consacrer davantage au bilatéral, on voit bien que notre action est plus efficace dans un cadre collectif que dans un cadre purement national, ce qui invite à réserver une part significative au multilatéral.

Ce partage devrait – si ce n'est déjà le cas – obéir à une norme européenne. Il n'est pas normal en effet que les pays européens se fassent concurrence sur le marché des pays pauvres, les uns préférant le bilatéral – c'est-à-dire affichant leurs propres couleurs – pendant que les autres s'intègrent dans un dispositif global qui efface leurs couleurs nationales.

Par ailleurs, je souhaiterais connaître la liste des pays émergents à enjeux globaux, qui représentent la troisième catégorie des pays bénéficiaires de l'aide française. Je comprends certes que les prêts consentis à ces pays sont lucratifs pour l'AFD, mais je devine qu'il s'agit des pays qui nous concurrencent constamment et disposent de moyens puissants. Que font ces pays en matière de coopération internationale et d'aide aux pays pauvres ? Il serait en effet intéressant de savoir ce que nous donnons à la Chine – même si cela nous rapporte – et ce que ce pays fait en Afrique. Cette question devrait avoir sa place dans le débat international.

Je souhaiterais, en troisième lieu, des informations concrètes sur l'aide apportée dans la Corne de l'Afrique, dont le ministre d'État nous a indiqué tout à l'heure qu'elle représentait un montant de 30 millions d'euros. Par quel canal cette aide est-elle acheminée ? Quelle est l'action du Kenya en Somalie ?

Enfin, vous avez raison d'aider le Burundi. Dans ce tout petit pays francophone difficile d'accès et qui a de grands besoins, l'action de la France change la donne. Je ne citerai à cet égard que l'exemple du centre culturel de Bujumbura, que j'ai visité : trois jeunes fonctionnaires français réalisaient un travail extraordinaire avec des bouts de ficelle, faisant de ce centre le lieu le plus important de la vie culturelle de la capitale. De tels exemples montrent qu'il est possible de changer le sort des gens, ce qui est somme toute l'objectif de l'aide, et de contribuer au rayonnement de la France.

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