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Intervention de Zeina Mansour

Réunion du 3 novembre 2011 à 9h00
Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

Zeina Mansour, directrice du comité régional d'éducation pour la santé Provence-Alpes-Côte d'Azur :

Nous avons effectivement rarement l'occasion de procéder à des évaluations de résultats intéressantes. Je voudrais tout de même évoquer un exemple d'évaluation qu'il est rare de pouvoir réaliser.

Il y a quelques années, nous avons souhaité évaluer, avec quatre années de recul, un programme d'éducation pour la santé mené en milieu scolaire. Il s'agissait de retrouver des enfants en classe de troisième qui avaient bénéficié, en classe de cours moyen deuxième année, de ce programme très intéressant qui était intégré au programme de l'Éducation nationale, à raison d'une intervention toutes les deux semaines, tout au long de l'année et sur toutes les thématiques.

Nous avons interrogé ces jeunes de troisième sur quatre sujets – tabac, alcool, petit déjeuner et médicaments – selon une méthode dite épidémiologique de cas témoins, consistant à comparer les réponses des élèves qui avaient bénéficié de la campagne avec celles d'élèves qui n'en avaient pas bénéficié. Les questions portaient sur les connaissances aussi bien que sur les comportements acquis. Mais nous avons ensuite découvert qu'existait un troisième groupe d'enfants : ceux qui avaient bénéficié d'actions ponctuelles, tantôt sur le tabac, tantôt sur l'hygiène bucco-dentaire ou encore sur le sida, et nous avons souhaité en faire un second groupe témoin.

Nous avons été extrêmement – et agréablement – surpris de constater que les jeunes qui avaient bénéficié de campagnes tout au long de l'année avaient un niveau de connaissances très nettement supérieur à tous ceux des deux autres groupes et qu'ils étaient deux fois moins nombreux à fumer quand ils étaient avec leurs amis, en dehors de leur domicile. La prise du petit-déjeuner était équivalente dans les trois groupes. Enfin, s'agissant des médicaments, 7 % ont déclaré en prendre en cas de mal de tête ou de ventre, ce que nous n'avons pas considéré comme un problème majeur.

En outre, les réponses du groupe ayant bénéficié d'interventions thématiques ponctuelles étaient équivalentes à celui qui n'avait jamais bénéficié d'interventions à l'école !

Cette évaluation, que j'ai eu le plaisir de réaliser moi-même, mais qui n'a malheureusement pas fait l'objet d'une publication, si ce n'est dans la littérature « grise », a été valorisée par la direction générale de la santé dans le cadre d'un colloque intitulé « L'éducation à la santé, ça marche », qui s'est tenu il y a fort longtemps. Elle avait pu être réalisée grâce à des crédits européens. Malheureusement, de telles occasions se présentent très rarement.

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