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Intervention de Valérie Pecresse

Réunion du 9 avril 2008 à 15h00
Opérations spatiales — Discussion d'un projet de loi adopté par le sénat

Valérie Pecresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le président, monsieur le rapporteur de la commission des affaires économiques, de l'environnement et du territoire Pierre Lasbordes, mesdames et messieurs les députés, jeudi dernier, l'ATV Jules-Verne s'amarrait à la station spatiale internationale. Avec ce premier vol réussi du cargo européen de l'espace, véritable prouesse pour les techniciens et les ingénieurs de l'industrie spatiale européenne, l'Europe a montré une fois de plus ses capacités et sa maîtrise des techniques spatiales. Ces capacités, l'industrie ne les aurait jamais eues, si elle n'avait été épaulée par les différentes agences spatiales nationales et internationales.

Dès les débuts de l'histoire spatiale, en effet, et alors que les États-Unis et l'URSS se livraient à une course effrénée pour la conquête de l'espace afin de démontrer leur supériorité technologique, les pays de l'Europe se rassemblaient déjà pour bâtir une coopération dans le domaine spatial. Alors que l'URSS mettait le premier satellite Spoutnik en orbite en 1957 et envoyait Youri Gagarine dans l'espace en 1961, alors que les États-Unis gagnaient la course à la Lune, avec les premiers pas d'Armstrong et Aldrin en 1969, l'Europe, elle, traçait une nouvelle voie dans la conquête de l'espace.

Au fur et à mesure des années, elle a su la première faire du rêve spatial une aventure dénuée de toute arrière-pensée militaire et inspirée avant tout par l'esprit de paix, de fraternité et de concorde qui unit tous les peuples européens. Et cette aventure date aussi des premiers temps de l'histoire spatiale. Dès 1961, sous l'impulsion du général de Gaulle, le Centre national d'études spatiales, le CNES, était créé. Dès 1965, la fusée Diamant mettait en orbite le premier satellite français, Astérix A1 le bien nommé. Le 9 avril 1968, c'est-à-dire il y a exactement quarante ans, le centre spatial guyanais était inauguré. Dès 1973, le Royaume-Uni, l'Allemagne et la France s'unissaient pour lancer ensemble le programme Ariane. Tel a été le point de départ d'une longue et fructueuse collaboration entre les différents pays européens rassemblés depuis 1975 au sein de l'ESA, l'Agence spatiale européenne, qui est à l'origine de quelques-unes des plus belles pages de l'épopée spatiale.

Dans cette aventure partagée, la France a su tenir toute sa place en mettant à la disposition de l'ESA son centre spatial guyanais de Kourou, en construisant cet organisme d'excellence qu'est le CNES et en contribuant ainsi largement au succès que nous connaissons aujourd'hui. C'est pourquoi je voudrais avant tout rendre hommage aux femmes et aux hommes de l'ESA, du CNES et du centre spatial guyanais, d'Arianespace et de tous les industriels impliqués, dont l'énergie, le talent et le dévouement ont permis de faire d'Ariane le premier lanceur de satellites commerciaux au monde, avec 80 % de parts de marché en 2007.

Je veux également profiter de l'occasion pour rendre un hommage tout particulier à notre ami, le regretté Christian Cabal, qui a été votre collègue et qui, j'en suis sûre, aurait aimé participer à nos débats et les éclairer de sa grande connaissance du secteur spatial.

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